Text by Dimitri de Preux 🏰
Si on commence par lui, il y a un cas oĂą le langage trace une voie sans
accroc entre montagne et château. En allemand, la voyelle de Berg descend
des aigus et donne Burg. Les deux mots auraient la mĂŞme provenance, un
mĂŞme son Ă double sens: quelque chose qui est en haut et quelque chose
qui protège, d’abord d’en bas.
Une plaque terrestre se meut, une autre lui fait face et lui tient tĂŞte. La
montagne est le produit du lent choc, l’agonie des fronts de plaques. La
montagne scinde en deux l’en bas, son emploi sera d’être limite entre les
Ă©tats.
On s’y hisse aussi pour se garder d’en bas en haut. Le premier château est la
montagne tunée, ses dards aiguisés. Plus tard, le château est la montagne
mimée, son ventre vidé pour s’y loger.
Quand la grande forĂŞt gravit la montagne palier par palier, tout pousse le
château à la quitter. Il se bâtit de plus en plus bas, sur les coteaux ou au bord
des eaux.
On ne regrimpe pas sur la montagne, ni pour se garder en haut d’en bas, ni
pour passer d’état en état. Des tunnels la transpercent aujourd’hui, on s’y
réfugie quand il y a des intempéries.
Westwest lui est rincé ruisselant de la tête aux pieds, même si à la fin des
fins il n’a jamais existé.
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